Réhabilitation de la maison de Charles

Cette maison en pierres est d’abord une affaire sentimentale, puisqu’issue de l’histoire familiale.

Pas question de modifier par trop l’aspect extérieur  que le maître d’ouvrage tient à conserver le plus possible : on ne trouvera donc pas ici de grandes baies vitrées et autres verrières propices pour laisser entrer la chaleur gratuite du soleil et la lumière naturelle.

L’enduit en ciment a été remplacé par de l’enduit respirant à base de chaux + sable. La toiture, vétuste, a été refaite (ardoises naturelles, bien sûr). Toutes les menuiseries ont été remplacées (bois aluminium et double vitrage faiblement émissif avec argon).

Le plus délicat a consisté à « déterrer » la maison, construite sur un terrain en pente. Le sol extérieur, côté pignon ouest, est au niveau du premier étage ! Il a fallu creuser toute la périphérie ouest et nord afin de mettre en place un drainage et assainir des murs très humides. Il a fallu faire des reprises en sous œuvre, car les murs menaçaient de s’écrouler (pas de fondations). Une étanchéité verticale a été mise en place sur les parties de murs enterrées avant de procéder au remblai pour retrouver, à peu de choses près, les niveaux du terrain extérieur d’origine.

A l’intérieur, la dalle existante a été cassée et le sol a été décaissé pour mettre en place un hérisson drainé et ventilé. Cela permet de gérer les problèmes d’humidité et les remontées de radon. Une nouvelle dalle a été coulée sur isolant. Les murs du rez de chaussée (en partie enterrés) ont été isolés avec de laine de bois en laissant une lame d’air ventilée entre la pierre et l’isolant (toujours pour gérer au mieux les problèmes d’humidité). Les murs de l’étage ont été isolés avec de la ouate de cellulose de manière classique. Le plafond de l’étage (sous grenier) est isolé avec de la ouate de cellulose.

Tout l’intérieur a été entièrement démoli et réaménagé (cloisons en fermacell + peintures minérales Keim). Le sol du rez de chaussée est carrelé et celui de l’étage est recouvert de panneaux de fibre de bois + parquet flottant en chêne. L’escalier existant, inadapté, a été remplacé par un nouveau, en chêne. Le chauffage de cette maison bien isolée et très compacte, est assuré par un poêle à bûches. La production d’eau chaude est assurée par un chauffe eau solaire. L’étanchéité à l’air a été très soignée et, ainsi, la ventilation double flux fait son travail de renouvellement d’air dans de bonnes conditions.

Ainsi, cette maison vétuste, comportant trois niveaux, est devenue un nid très confortable. Elle comporte une grande pièce de vie au rez de chaussée, deux chambres et un bureau à l’étage et un grenier non aménagé en combles. Deux wc et une salle d’eau complètent l’ensemble, sans compter un grand bâtiment annexe qui sert de remise et de garage.

Cette maison en pierres est d’abord une affaire sentimentale, puisqu’issue de l’histoire familiale.

Pas question de modifier par trop l’aspect extérieur  que le maître d’ouvrage tient à conserver le plus possible : on ne trouvera donc pas ici de grandes baies vitrées et autres verrières propices pour laisser entrer la chaleur gratuite du soleil et la lumière naturelle.

L’enduit en ciment a été remplacé par de l’enduit respirant à base de chaux + sable. La toiture, vétuste, a été refaite (ardoises naturelles, bien sûr). Toutes les menuiseries ont été remplacées (bois aluminium et double vitrage faiblement émissif avec argon).

Le plus délicat a consisté à « déterrer » la maison, construite sur un terrain en pente. Le sol extérieur, côté pignon ouest, est au niveau du premier étage ! Il a fallu creuser toute la périphérie ouest et nord afin de mettre en place un drainage et assainir des murs très humides. Il a fallu faire des reprises en sous œuvre, car les murs menaçaient de s’écrouler (pas de fondations). Une étanchéité verticale a été mise en place sur les parties de murs enterrées avant de procéder au remblai pour retrouver, à peu de choses près, les niveaux du terrain extérieur d’origine.

A l’intérieur, la dalle existante a été cassée et le sol a été décaissé pour mettre en place un hérisson drainé et ventilé. Cela permet de gérer les problèmes d’humidité et les remontées de radon. Une nouvelle dalle a été coulée sur isolant. Les murs du rez de chaussée (en partie enterrés) ont été isolés avec de laine de bois en laissant une lame d’air ventilée entre la pierre et l’isolant (toujours pour gérer au mieux les problèmes d’humidité). Les murs de l’étage ont été isolés avec de la ouate de cellulose de manière classique. Le plafond de l’étage (sous grenier) est isolé avec de la ouate de cellulose.

Tout l’intérieur a été entièrement démoli et réaménagé (cloisons en fermacell + peintures minérales Keim). Le sol du rez de chaussée est carrelé et celui de l’étage est recouvert de panneaux de fibre de bois + parquet flottant en chêne. L’escalier existant, inadapté, a été remplacé par un nouveau, en chêne. Le chauffage de cette maison bien isolée et très compacte, est assuré par un poêle à bûches. La production d’eau chaude est assurée par un chauffe eau solaire. L’étanchéité à l’air a été très soignée et, ainsi, la ventilation double flux fait son travail de renouvellement d’air dans de bonnes conditions.

Ainsi, cette maison vétuste, comportant trois niveaux, est devenue un nid très confortable. Elle comporte une grande pièce de vie au rez de chaussée, deux chambres et un bureau à l’étage et un grenier non aménagé en combles. Deux wc et une salle d’eau complètent l’ensemble, sans compter un grand bâtiment annexe qui sert de remise et de garage.

La maison contemporaine de Fabienne et Ronan

Encore un challenge passionnant qui m’est tombé dessus en 2008 : rénover et agrandir, dans une démarche orientée vers la très basse consommation, une maison réalisée dans les années 60 par un architecte de renom, M. Yves Guilloux, dont j’admirai depuis mon arrivée en Bretagne, en 1969, les maisons contemporaines « à toit plat » très vitrées. Passé le coup de foudre accompagné par l’intérêt des maîtres d’ouvrage pour mon approche, et mon désir de respecter au mieux l’architecture si représentative d’une belle créativité d’époque, je commençais à visualiser les difficultés. La maison, si agréable soit t’elle, avec sa vue dégagée sur le Golfe du Morbihan depuis les collines de Saint Nolff, est une véritable passoire à calories, impossible à chauffer quand la température extérieure descend en dessous de 0°C, malgré une bonne chaudière à gaz et l’appoint d’un poêle situé dans le grand séjour. Même certaines menuiseries alu à simple vitrage que les maîtres d’ouvrage avaient remplacé par d’autres, bien plus performantes, quelque temps auparavant, n’avaient pas changé grand-chose au problème. Il fallait donc employer les grands moyens. Car en fait, cette maison n’était que fort peu isolée, voir pas du tout en de nombreux endroits : une véritable « épave thermique » comme on se plait à le dire en pareil cas !

Le choix se porta donc sur ce qui serait le plus efficace et le plus cohérent : isolation totale par l’extérieur. On creusa donc toute la périphérie jusqu’au niveau des semelles de fondations (à environ 80 cm de profondeur) afin d’envelopper la « boîte » totalement par l’extérieur, y compris la toiture terrasse. De plus, le plafond du vide sanitaire fût également traité sérieusement. Une extension d’environ 30m², en ossature bois, fût intégrée à l’est et le grand préau s’insérant jusqu’au cœur de la maison par le nord et constituant une véritable incursion froide, fût fermé pour abriter, outre l’entrée et un wc, une chambre d’amis et une salle d’eau. La maison fût en outre équipée d’un nouveau système d’assainissement par phyto-épuration, d’une production d’eau chaude sanitaire solaire et d’une vmc double flux.

Challenge plutôt réussi : puisque, malgré une augmentation de la surface chauffée d’environ 60m², le besoin énergétique fut divisé par cinq.

Encore un challenge passionnant qui m’est tombé dessus en 2008 : rénover et agrandir, dans une démarche orientée vers la très basse consommation, une maison réalisée dans les années 60 par un architecte de renom, M. Yves Guilloux, dont j’admirai depuis mon arrivée en Bretagne, en 1969, les maisons contemporaines « à toit plat » très vitrées. Passé le coup de foudre accompagné par l’intérêt des maîtres d’ouvrage pour mon approche, et mon désir de respecter au mieux l’architecture si représentative d’une belle créativité d’époque, je commençais à visualiser les difficultés. La maison, si agréable soit t’elle, avec sa vue dégagée sur le Golfe du Morbihan depuis les collines de Saint Nolff, est une véritable passoire à calories, impossible à chauffer quand la température extérieure descend en dessous de 0°C, malgré une bonne chaudière à gaz et l’appoint d’un poêle situé dans le grand séjour. Même certaines menuiseries alu à simple vitrage que les maîtres d’ouvrage avaient remplacé par d’autres, bien plus performantes, quelque temps auparavant, n’avaient pas changé grand-chose au problème. Il fallait donc employer les grands moyens. Car en fait, cette maison n’était que fort peu isolée, voir pas du tout en de nombreux endroits : une véritable « épave thermique » comme on se plait à le dire en pareil cas !

Le choix se porta donc sur ce qui serait le plus efficace et le plus cohérent : isolation totale par l’extérieur. On creusa donc toute la périphérie jusqu’au niveau des semelles de fondations (à environ 80 cm de profondeur) afin d’envelopper la « boîte » totalement par l’extérieur, y compris la toiture terrasse. De plus, le plafond du vide sanitaire fût également traité sérieusement. Une extension d’environ 30m², en ossature bois, fût intégrée à l’est et le grand préau s’insérant jusqu’au cœur de la maison par le nord et constituant une véritable incursion froide, fût fermé pour abriter, outre l’entrée et un wc, une chambre d’amis et une salle d’eau. La maison fût en outre équipée d’un nouveau système d’assainissement par phyto-épuration, d’une production d’eau chaude sanitaire solaire et d’une vmc double flux.

Challenge plutôt réussi : puisque, malgré une augmentation de la surface chauffée d’environ 60m², le besoin énergétique fut divisé par cinq.

La maison de pêcheur d’Olivier

Rien ne prédisposait au départ cette petite maison, situé au bord de l’eau, à côté d’un chantier ostréicole, à devenir une rénovation exemplaire pouvant rivaliser avec des maisons neuves à énergie positive. Constituée d’une base en pierres enduites au mortier de ciment, complétée au fil du temps par des appentis bricolés et couverts en tôles ou fibrociment, le tout sans intérêt architectural, elle faisait triste mine au départ. Néanmoins, c’était sans compter sur la ferme volonté de son acquéreur, « en l’état », fraîchement retraité, et bien décidé à la transformer en bête de course à la maîtrise de l’énergie et à montrer à un monde incrédule que, même dans le domaine du bâtiment, on peut faire des merveilles avec du vieux. Bien sûr, quand Olivier est venu me trouver en 2012 pour l’accompagner sur son projet, j’ai tout de suite relevé le défi !

Beaucoup de difficultés à gérer pourtant !

Sur le plan administratif d’abord, car, malgré le regard favorable et bienveillant de la mairie sur le projet, nous avons rencontré une incompréhensible, mais violente, opposition de l’administration en charge de l’instruction du dossier. La DDTM et le CAUE (consulté à la demande de la DDTM), confortés ensuite par la Préfecture, ont mis tout leur poids pour faire capoter ce projet pourtant tellement conforme aux discours entendus, en haut lieu, sur la transition énergétique et la nécessité de rendre vertueux, sur le plan de la dépense d’énergie, le parc immobilier existant. Même la fiche de « projet exemplaire », établie en amont par l’agence locale de l’énergie (ALOEN) et validée par l’ADEME, ainsi que l’intervention d’un Sénateur, n’avait pas réussie à convaincre des gens campant sur leurs vieilles idées et conceptions, accrochés à une lecture rigide des règles d’urbanisme*1

Pour faire aboutir ce projet, au bout de 4 versions, à chaque fois mal perçues par les services instructeurs, il aura fallu le courage du maire qui, fermement décidé à soutenir un projet qu’il qualifia de bon sens, signa finalement l’autorisation de travaux (17/10/2013). Las ! La préfecture déposa un recours auprès du Tribunal Administratif (20/12/2013) et il fallut encore batailler avec l’appui d’un avocat spécialiste du droit de l’urbanisme, pour que le bon sens triomphe (26/06/2014), enfin, après près de trois années perdues ! Pendant tout ce temps, Olivier habite à côté dans un petit mobil home.

Parallèlement, la conception a dû faire face à la gestion de nombreuses difficultés techniques qui se présentaient comme de véritables challenges : à commencer par l’avantage qui est aussi un gros inconvénient : celui d’avoir « les pieds dans l’eau ». Avantage d’une vue magnifique et dégagée sur la RIA d’Etel, en plein sud, mais inconvénient d’avoir de gros soucis d’humidité et des risques importants de montée des eaux dans la hauteur du soubassement. Il a fallu « cogiter » beaucoup pour que les bonnes solutions apparaissent, surtout qu’il était impératif qu’elles soient efficaces mais aussi écologiques : donc murs perspirants (enduits au ciment supprimés), un vide sanitaire (pr-existant) ventilé par dépression naturelle grâce à l’utilisation d’un conduit de cheminée (heureusement, les murs en pierres descendaient à environ un mètre sous le niveau du sol du rez de chaussée), un pompage occasionnel automatique, car le niveau d’eau peut monter parfois rapidement dans le vide sanitaire, suite aux intempéries ou à une grande marée, quand ce n’est pas les deux en même temps. Pour le reste, nous ne serons pas plus dans des solutions conventionnelles : isolation par l’extérieur à l’aide d’un complexe thermopierre de 25 cm + liège, menuiseries équipées de triple vitrages + stores intégrés derrière une 4ème vitre (Internorm), étanchéité à l’air très soignée, création d’une grande baie au sud pour bénéficier d’apports solaires*2, ventilation double flux à haut rendement et centrale photovoltaïque 4 kWc permettant de couvrir les consommations d’électricité, tous usages confondus (éclairage, électroménager, chauffage d’appoint, production d’eau chaude sanitaire, etc…). Au final, d’après les relevés de production et de consommation sur la première année de fonctionnement, nous avons environ 4000 kW/h produits et 2800 kW/h consommés. Nous sommes donc bien dans le cadre d’un bâtiment à énergie positive. Sans doute la toute première maison existante rénovée « BEPOS » en Bretagne, et peut être même en France. Les besoins de chauffage payant sont bien sûr extrêmement réduits pour un bâtiment existant rénové : de l’ordre de 1200 kW/h/an (surface habitable = 100m²). Ils sont couverts grâce aux apports solaires passifs (gratuits), aidés par une très grosse inertie, et, pour le moment par un appoint de chauffage électrique fonctionnant très occasionnellement en fin de nuit. Néanmoins, le maître d’ouvrage envisage d’installer une petite cuisinière à bois (il faudra en trouver une très petite pour ne pas surchauffer la maison). Bien sûr, toutes les solutions techniques et les matériaux utilisés ont été choisis de manière à être le plus écologique possible. On retrouvera donc, en plus des murs majoritairement en pierres conservés, et les toitures, toutes refaites en ardoises naturelles, des matériaux tels que le liège (toute l’isolation a été réalisée grâce à des panneaux et des granulés de liège), le bois (majoritairement douglas chêne), le fermacell, la chaux (enduits), sans oublier les peintures minérales pour les finitions.

Au final, une de mes plus belles aventures professionnelles et, après l’avoir accompagné avec passion, durant trois années pleines de rebondissements, je ne peux que souhaiter à Olivier de passer tranquillement une excellente retraite dans sa petite « maison de pêcheur éco-passive » bien méritée.

*1 - Le POS de l’époque stipulait que l’on ne pouvait pas augmenter l’emprise des bâtiments existants dans la bande des 100m situés à partir du rivage. Cela avait été fait avec bon sens pour empêcher la construction anarchique en bord de mer. Néanmoins, cela n’avait jamais été, comme l’avait bien compris la mairie, pour empêcher d’isoler une maison par l’extérieur. Les services instructeurs auraient donc dû déroger !!!

*2 - La baie située au sud, et permettant de bénéficier d’apports solaires (chauffage gratuit) devait être plus grande en englobant la porte. Mais cela ne plaisait pas à l’architecte du CAUE et elle a donc été réduite d’un mètre dans la dernière version du projet.

Rien ne prédisposait au départ cette petite maison, situé au bord de l’eau, à côté d’un chantier ostréicole, à devenir une rénovation exemplaire pouvant rivaliser avec des maisons neuves à énergie positive. Constituée d’une base en pierres enduites au mortier de ciment, complétée au fil du temps par des appentis bricolés et couverts en tôles ou fibrociment, le tout sans intérêt architectural, elle faisait triste mine au départ. Néanmoins, c’était sans compter sur la ferme volonté de son acquéreur, « en l’état », fraîchement retraité, et bien décidé à la transformer en bête de course à la maîtrise de l’énergie et à montrer à un monde incrédule que, même dans le domaine du bâtiment, on peut faire des merveilles avec du vieux. Bien sûr, quand Olivier est venu me trouver en 2012 pour l’accompagner sur son projet, j’ai tout de suite relevé le défi !

Beaucoup de difficultés à gérer pourtant !

Sur le plan administratif d’abord, car, malgré le regard favorable et bienveillant de la mairie sur le projet, nous avons rencontré une incompréhensible, mais violente, opposition de l’administration en charge de l’instruction du dossier. La DDTM et le CAUE (consulté à la demande de la DDTM), confortés ensuite par la Préfecture, ont mis tout leur poids pour faire capoter ce projet pourtant tellement conforme aux discours entendus, en haut lieu, sur la transition énergétique et la nécessité de rendre vertueux, sur le plan de la dépense d’énergie, le parc immobilier existant. Même la fiche de « projet exemplaire », établie en amont par l’agence locale de l’énergie (ALOEN) et validée par l’ADEME, ainsi que l’intervention d’un Sénateur, n’avait pas réussie à convaincre des gens campant sur leurs vieilles idées et conceptions, accrochés à une lecture rigide des règles d’urbanisme*1

Pour faire aboutir ce projet, au bout de 4 versions, à chaque fois mal perçues par les services instructeurs, il aura fallu le courage du maire qui, fermement décidé à soutenir un projet qu’il qualifia de bon sens, signa finalement l’autorisation de travaux (17/10/2013). Las ! La préfecture déposa un recours auprès du Tribunal Administratif (20/12/2013) et il fallut encore batailler avec l’appui d’un avocat spécialiste du droit de l’urbanisme, pour que le bon sens triomphe (26/06/2014), enfin, après près de trois années perdues ! Pendant tout ce temps, Olivier habite à côté dans un petit mobil home.

Parallèlement, la conception a dû faire face à la gestion de nombreuses difficultés techniques qui se présentaient comme de véritables challenges : à commencer par l’avantage qui est aussi un gros inconvénient : celui d’avoir « les pieds dans l’eau ». Avantage d’une vue magnifique et dégagée sur la RIA d’Etel, en plein sud, mais inconvénient d’avoir de gros soucis d’humidité et des risques importants de montée des eaux dans la hauteur du soubassement. Il a fallu « cogiter » beaucoup pour que les bonnes solutions apparaissent, surtout qu’il était impératif qu’elles soient efficaces mais aussi écologiques : donc murs perspirants (enduits au ciment supprimés), un vide sanitaire (pr-existant) ventilé par dépression naturelle grâce à l’utilisation d’un conduit de cheminée (heureusement, les murs en pierres descendaient à environ un mètre sous le niveau du sol du rez de chaussée), un pompage occasionnel automatique, car le niveau d’eau peut monter parfois rapidement dans le vide sanitaire, suite aux intempéries ou à une grande marée, quand ce n’est pas les deux en même temps. Pour le reste, nous ne serons pas plus dans des solutions conventionnelles : isolation par l’extérieur à l’aide d’un complexe thermopierre de 25 cm + liège, menuiseries équipées de triple vitrages + stores intégrés derrière une 4ème vitre (Internorm), étanchéité à l’air très soignée, création d’une grande baie au sud pour bénéficier d’apports solaires*2, ventilation double flux à haut rendement et centrale photovoltaïque 4 kWc permettant de couvrir les consommations d’électricité, tous usages confondus (éclairage, électroménager, chauffage d’appoint, production d’eau chaude sanitaire, etc…). Au final, d’après les relevés de production et de consommation sur la première année de fonctionnement, nous avons environ 4000 kW/h produits et 2800 kW/h consommés. Nous sommes donc bien dans le cadre d’un bâtiment à énergie positive. Sans doute la toute première maison existante rénovée « BEPOS » en Bretagne, et peut être même en France. Les besoins de chauffage payant sont bien sûr extrêmement réduits pour un bâtiment existant rénové : de l’ordre de 1200 kW/h/an (surface habitable = 100m²). Ils sont couverts grâce aux apports solaires passifs (gratuits), aidés par une très grosse inertie, et, pour le moment par un appoint de chauffage électrique fonctionnant très occasionnellement en fin de nuit. Néanmoins, le maître d’ouvrage envisage d’installer une petite cuisinière à bois (il faudra en trouver une très petite pour ne pas surchauffer la maison). Bien sûr, toutes les solutions techniques et les matériaux utilisés ont été choisis de manière à être le plus écologique possible. On retrouvera donc, en plus des murs majoritairement en pierres conservés, et les toitures, toutes refaites en ardoises naturelles, des matériaux tels que le liège (toute l’isolation a été réalisée grâce à des panneaux et des granulés de liège), le bois (majoritairement douglas chêne), le fermacell, la chaux (enduits), sans oublier les peintures minérales pour les finitions.

Au final, une de mes plus belles aventures professionnelles et, après l’avoir accompagné avec passion, durant trois années pleines de rebondissements, je ne peux que souhaiter à Olivier de passer tranquillement une excellente retraite dans sa petite « maison de pêcheur éco-passive » bien méritée.

*1 - Le POS de l’époque stipulait que l’on ne pouvait pas augmenter l’emprise des bâtiments existants dans la bande des 100m situés à partir du rivage. Cela avait été fait avec bon sens pour empêcher la construction anarchique en bord de mer. Néanmoins, cela n’avait jamais été, comme l’avait bien compris la mairie, pour empêcher d’isoler une maison par l’extérieur. Les services instructeurs auraient donc dû déroger !!!

*2 - La baie située au sud, et permettant de bénéficier d’apports solaires (chauffage gratuit) devait être plus grande en englobant la porte. Mais cela ne plaisait pas à l’architecte du CAUE et elle a donc été réduite d’un mètre dans la dernière version du projet.

La longère de Jacques-Henri et Nathalie

A partir d’une longère en très mauvais état, comment arriver à produire un bâtiment élégant et performant qui abrite aujourd’hui un grand espace d’habitation permanente et un gite ? D’abord reprendre l’ensemble des éléments de gros œuvre (pour la plupart en mauvais état) : murs, charpente, toiture, sols. Changer toutes les menuiseries, rajouter ou déplacer des ouvertures, et surtout créer une verrière qui apporte lumière naturelle et soleil dans un vaste séjour. Le tout avec des solution performantes : menuiseries à ruptures de ponts thermiques, double vitrages à faible émissivité avec remplissage au gaz argon.

Ensuite aménager des espaces intérieurs confortables avec des solutions et des matériaux sains : isolation des sols en liège, isolation des murs en chaux/chanvre ou avec de la ouate de cellulose, isolation du toit avec une épaisseur de ouate de cellulose presque digne d’une maison passive. Décoration très soignée faisant appel, entre autres, au tadelakht, aux enduits à la chaux et aux badigeons colorés avec des pigments naturels etc … Le chauffage est assuré par une chaudière automatique à pellets qui assure en plus la production d’eau chaude en complément des capteurs solaires. Au final, un bâtiment ancien qui croise le confort moderne d’une maison bioclimatique avec le charme d’une longère en pierres typiquement bretonne.

A partir d’une longère en très mauvais état, comment arriver à produire un bâtiment élégant et performant qui abrite aujourd’hui un grand espace d’habitation permanente et un gite ? D’abord reprendre l’ensemble des éléments de gros œuvre (pour la plupart en mauvais état) : murs, charpente, toiture, sols. Changer toutes les menuiseries, rajouter ou déplacer des ouvertures, et surtout créer une verrière qui apporte lumière naturelle et soleil dans un vaste séjour. Le tout avec des solution performantes : menuiseries à ruptures de ponts thermiques, double vitrages à faible émissivité avec remplissage au gaz argon.

Ensuite aménager des espaces intérieurs confortables avec des solutions et des matériaux sains : isolation des sols en liège, isolation des murs en chaux/chanvre ou avec de la ouate de cellulose, isolation du toit avec une épaisseur de ouate de cellulose presque digne d’une maison passive. Décoration très soignée faisant appel, entre autres, au tadelakht, aux enduits à la chaux et aux badigeons colorés avec des pigments naturels etc … Le chauffage est assuré par une chaudière automatique à pellets qui assure en plus la production d’eau chaude en complément des capteurs solaires. Au final, un bâtiment ancien qui croise le confort moderne d’une maison bioclimatique avec le charme d’une longère en pierres typiquement bretonne.

La maison d’Hervé, Cathy et leurs enfants

Beaucoup  de challenges pour rénover cette longère. Tout d’abord, une partie de la couverture avait été refaite, avant mon intervention, sans changer les fermes, pourtant en trop mauvais état pour être conservées. Les fermes ont donc été remplacées sans déposer les parties de toitures en ardoises déjà rénovées. D’autre part, tout le mur sud était également en très mauvais état : il fut donc presqu’entièrement démoli et reconstruit. Cette contrainte fut mise à profit pour créer des ouvertures dont une grande verrière qui apporte lumière et chaleur solaire dans un type de bâtiment qui en est généralement dépourvu. Une très bonne isolation et une grosse inertie thermique complètent le tableau en apportant confort et économie d’énergie. Côté chauffage, la partie habitation de cette bio exploitation agricole (élevage, petite fromagerie et boulangerie), bénéficie de la chaufferie de la ferme, utilisant le bois déchiqueté (plaquette) comme combustible. Les matériaux écologiques bio-sourcés sont très présents : liège, chaux / chanvre, copeaux de bois, ouate de cellulose, terres cuites naturelles, planchers bois massif etc …. Une rénovation réussie où il fait bon vivre.

 

Beaucoup  de challenges pour rénover cette longère. Tout d’abord, une partie de la couverture avait été refaite, avant mon intervention, sans changer les fermes, pourtant en trop mauvais état pour être conservées. Les fermes ont donc été remplacées sans déposer les parties de toitures en ardoises déjà rénovées. D’autre part, tout le mur sud était également en très mauvais état : il fut donc presqu’entièrement démoli et reconstruit. Cette contrainte fut mise à profit pour créer des ouvertures dont une grande verrière qui apporte lumière et chaleur solaire dans un type de bâtiment qui en est généralement dépourvu. Une très bonne isolation et une grosse inertie thermique complètent le tableau en apportant confort et économie d’énergie. Côté chauffage, la partie habitation de cette bio exploitation agricole (élevage, petite fromagerie et boulangerie), bénéficie de la chaufferie de la ferme, utilisant le bois déchiqueté (plaquette) comme combustible. Les matériaux écologiques bio-sourcés sont très présents : liège, chaux / chanvre, copeaux de bois, ouate de cellulose, terres cuites naturelles, planchers bois massif etc …. Une rénovation réussie où il fait bon vivre.